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« Les poupées russes ou matriochkas (russe : матрёшка, pluriel матрёшки matriochki) sont des séries de poupées de tailles décroissantes placées les unes à l’intérieur des autres. Le mot matriochka est dérivé du prénom féminin russe matriona, traditionnellement associé à une femme russe de la campagne, corpulente et robuste. On parle aussi parfois de poupée gigogne, en référence à la marionnette de la Mère Gigogne, qui représente une grande et forte femme entourée d’enfants.
Une poupée russe est une figurine creuse en bois qui s’ouvre en deux horizontalement, révélant ainsi à l’intérieur une figurine similaire mais de taille plus petite. Cette seconde figurine renferme elle-même une autre figurine, et ainsi de suite. Une série comporte 3 à 10 poupées ou plus. Elles sont presque exclusivement tournées, de forme ovale épaulée, arrondie vers le haut pour la tête et fuselée vers le bas. Elles ne possèdent pas de mains, exceptées celles qui sont peintes. La poupée la plus grande est traditionnellement une femme vêtue d’un sarafan (robe traditionnelle russe) et tenant un nid. Les autres poupées peuvent être des deux sexes, la plus petite étant habituellement un bébé qui ne s’ouvre pas. Le côté artistique réside dans les peintures de chaque poupée, qui peuvent être extrêmement élaborées. Les plus prisées sont en tilleul, mais la plupart sont en bouleau.
Une série de poupées russes suit souvent un thème particulier. Il peut s’agir par exemple de jeunes paysannes en robes traditionnelles, mais le choix du thème reste très libre, les poupées pouvant représenter des personnages de contes de fée tout comme des dirigeants soviétiques.
Ces poupées sont un symbole de fertilité.
Les matriochkas sont utilisées métaphoriquement comme exemple-type de conception (design paradigm) dans ce qu’on appelle le principe des poupées russes. On parle de ce principe lorsqu’on observe une relation de type « objet à l’intérieur d’un objet similaire », que l’on retrouve aussi bien dans la nature que dans des objets créés par l’homme. »
Dans la tradition, la matriochka est la mère, les autres poupées sont les enfants. Elles ont été imaginées par des hommes qui ont combiné l’art japonais et l’art russe. Dans mon imaginaire que je sais partager avec d’autres femmes, ces poupées représentent la chaîne des femmes, du ventre des femmes dont sort quand on l’ouvre une nouvelle femme qui porte en elle une nouvelle femme etc… La femme porte aussi un nouvel homme en elle mais seule une nouvelle femme prolonge la chaîne. Ce que sait la petite fille, très tôt, c’est qu’elle s’inscrit dans cette chaîne; ce qu’elle découvre plus tard, c’est que la chaîne nécessite la scansion (biologique et symbolique) d’un homme pour se prolonger; la petite fille n’a pas tout en elle pour procréer. Là, devant cette énigme, ce pouvoir de l’homme, elle entend sa castration.
La femme qui réduit l’homme à un pouvoir biologique, nie ou ignore son rôle symbolique (ces femmes qui donnent un père différent à chaque enfant et qui les élèvent toute seule par exemple) cette femme ne transmet pas la castration.
La matriochka conçue par l’homme évoque cette femme toute puissante; mais la matriochka peut aussi symboliser la chaîne des femmes dans laquelle la fille a à s’inscrire tout en sachant dans un temps second qu’elle ne pourra la prolonger que par la scansion d’un homme.